FINITE

dimanche 5 novembre 2023, 17h – Genève, Victoria Hall
samedi 18 novembre 2023, 20h – Fribourg, Aula Magna

Direction : Antoine Marguier
Solistes :
Manuel Oberholzer (Feldermelder), éléctronique
Kathrin Hottiger, soprano
Vincent Casagrande, baryton
Choeur : Chœur de Chambre de l’Université de Fribourg,
direction Pascal Mayer

Programme
Manuel Oberholzer (Feldermelder) – FINITE – Première mondiale
J. Brahms – Ein deutsches Requiem

Billetterie Genève
concert 5 novembre 2023, 17h
Victoria Hall

En ligne
ou à la Billetterie de la Ville de Genève
Maison des arts du Grütli
Lu-sa 10h00-18h00
T 0800 418 418 / T +41(0)22 418 36 18
billetterie-culture@ville-ge.ch

Billetterie Fribourg
concert 18 novembre 2023, 20h
Aula Magna


En ligne
ou sur place, le soir du concert

LES ARTISTES

Antoine Marguier a fondé et dirige depuis 2011 l’Orchestre des Nations avec qui il a accompagné des personnalités telles que Renée Fleming, Khatia Buniatishvili, Maxim Vengerov, Gautier Capuçon, Alexandra Conunova, Miloš Karadaglić ou encore Pretty Yende.

Ce travail l’a amené à sillonner le monde en tant que chef invité à Zurich, Paris, Lyon, Strasbourg, Monte-Carlo, Maastricht, Amsterdam, Pristina, Tenerife, Durban, Bangkok, Séoul et Tokyo.

C’est en 1991, diplômé de clarinette du CNSM de Lyon, qu’Antoine Marguier débute comme soliste au sein de l’Orchestre des Jeunes de l’Union Européenne et du Gustav Mahler Jugend Orchester, sous la direction de Claudio Abbado.

Engagé à 22 ans à l’Orchestre de la Suisse Romande en tant que clarinette basse solo, il occupera ce poste pendant 16 ans. En 2009, sous l’impulsion de Marek Janowski, il le quittera pour se consacrer à la direction d’orchestre.

antoine-marguier.ch

Manuel Oberholzer (Feldermelder) est un compositeur suisse, musicien, concepteur sonore et artiste d’installations. Il est le cofondateur d’Encor.Studio et du label suisse basé à Zurich, OUS Records. Il propose un large éventail de performances, notamment le spectacle synchronisé à la lumière « Erratic » et des performances hypnotiques en direct avec plusieurs enceintes dans différentes configurations. De plus, on peut le voir sur scène en duo avec Julian Sartorius, Sara Oswald, et dans le nouveau projet avec Noémi Büchi intitulé « Musique Infinie ».

feldermelder.ch

Kathrin Hottiger est une soprano suisse. En 2022, elle a interprété le rôle de Zelmira dans l’opéra « Armida » de Haydn lors du festival de Bregenz. Elle s’est produite dans d’autres endroits, notamment à Moscou, Washington D.C., Jérusalem et Leipzig, où elle a joué avec le Thomanerchor et l’orchestre du Gewandhaus. Elle a chanté le rôle d’Eurydice dans « Orphée et Eurydice » au Tchaikovsky Konzertsaal et à l’Opéra de Komi (Russie), Adele dans « Die Fledermaus » au Neuen Theater de Dornach, Fortuna/Damigella dans « L’incoronazione di Poppea » au château de Waldegg, ainsi que Amore dans « Orfeo ed Euridice, » Venus dans « Venus and Adonis, » et Gretel dans « Hänsel und Gretel » au Luzerner Theater. En 2018, Kathrin Hottiger a remporté le troisième prix au concours international d’opéra baroque Pietro Antonio Cesti, et elle a été demi-finaliste au concours Neue Stimmen en 2019. Son premier CD, « Mon amie la lune, » en duo avec le pianiste Edward Rushton, est sorti en 2023 sous le label Prospero.

kathrinhottiger.ch

Ancien élève de la MDW à Vienne, le baryton suisse Vincent Casagrande s’y est formé sous la tutelle de Peter Edelmann et Florian Boesch, après avoir étudié avec Janet Williams à Berlin et Jörg Dürmüller à Lausanne. En 2019 il a reçu le soutien de la Fondation Friedl Wald et en 2020 celui la Bourse Culturelle Leenaards.

Parmi ses récents engagements, citons les rôles de Guglielmo dans Così fan tutte, Marcello dans La Bohème, Ramiro dans L’Heure Espagnole dans la nouvelle production de Béatrice Lachaussée d’Opera Zuid et Pelléas dans Pelléas et Mélisande au théâtre de l’Athénée à Paris. Vincent a également chanté le rôle de Korolev dans Laika, le chien de l’espace à l’Opéra Comique à Paris.

Dans le répertoire concertant, Vincent a chanté récemment Simon dans Die Jahreszeiten de Haydn avec la Kammerphilarmonie et Erwin Ortner à Vienne, La Passion selon Saint Jean de Bach à Genève et Le Bourgeois Gentilhomme de lully avec le Collegium Musicum Baroque Orchestra au Schloßtheater de
Schönbrunn à Vienne. Il revient à Genève en décembre 2023 dans l’Oratorio de Noël de Bach avec l’OCG.

Récitaliste dévoué, ses apparitions les plus récentes incluent un Liederabend avec Eric Cerantola à Genève, un récital à Vienne avec Andreas Froeschl, le Dichterliebe à Lausanne avec le pianiste Florent Lattuga et l’Italiensiches Liederbuch de Wolf au côté de la Mezzo Sophie Marilley et du pianiste Eric Cerantola à Briare.

vincentcasagrande.com

Dirigé depuis 1987 par son chef fondateur, Pascal Mayer, le Chœur de Chambre de l’Université de Fribourg (CCUF) cultive un répertoire étendu allant de la Renaissance à nos jours.  Privilégiant la musique des deux derniers siècles, il a créé plusieurs œuvres contemporaines, parfois commandées à son initiative.  Il se plaît également dans un répertoire plus léger, du chant populaire à la comédie musicale.

Le CCUF est formé de choristes amateurs expérimentés qui répondent à de strictes exigences vocales et musicales. Il donne de nombreux concerts a cappella ou avec accompagnement de petites formations instrumentales et de grands orchestres.

Parmi les distinctions qui ont jalonné l’activité du CCUF, on note une mention « excellent » aux Rencontres chorales internationales de Montreux, le premier prix du jury et le premier prix du public aux Rencontres chorales nationales de Charmey et un deuxième prix avec mention « excellent » au concours de l’Union suisse des chorales à Zoug.  Il a participé en 2002 à l’exposition nationale suisse « Expo 02 » où son interprétation des « Noces » de Igor Stravinski a été marquante et appréciée.  Plusieurs tournées à l’étranger, notamment en Chine, en Afrique du Sud et tout dernièrement à Hamburgont jalonné son parcours.

ccuf.ch

Chef de choeur fribourgeois, Pascal Mayer a fait ses études de chant et de direction chorale aux conservatoires de Fribourg et Zurich. Il a été membre de l’Ensemble Vocal de Lausanne (dir. Michel Corboz), du Choeur de la Radio Romande (dir. André Charlet) et du Choeur de Chambre de Stuttgart (dir. Frieder Bernius). Il a dirigé durant cinq ans le Basler Kammerchor pour Paul Sacher et durant 20 ans le Chœur Faller de Lausanne. De 1987 a 1997, il a travaillé comme codirecteur au côté d’André Charlet avec le Choeur de Chambre Romand.
Avec une sensibilité musicale aussi vive qu’éclectique, alliant la rigueur formelle aux qualités lyriques et expressives acquises durant sa jeunesse à l’école des compositeurs de la Renaissance, Pascal Mayer explore les grandes œuvres, de la Messe en si de Bach au War Requiem de Britten. Il a créé de nombreuses œuvres de compositeurs suisses.
Pascal Mayer a fondé le Choeur de l’Université et des Jeunesses Musicales de Fribourg ainsi que le Choeur de Chambre de l’Université de Fribourg. En 1995, avec le chef de choeur valaisan Hansruedi Kämpfen, Pascal Mayer a constitué, dans le cadre de la Fédération Suisse Europa Cantat, le Choeur Suisse des Jeunes.

ccuf.ch

LES OEUVRES

La première mondiale de FINITE (terme anglais à prononcer « faille-night ») a de quoi intriguer:
Primo, une électronique au service de l’augmentation des possibles de la musique acoustique. Deuxio, un instrument dont la source est l’orchestre lui-même. Et last but not least, un mélange de programmation et d’interventions « en live ».
Loin de subordonner l’orchestre à une compo électro, le paysagiste du son Manuel Oberholzer — aka Feldermelder — propose d’inverser ce qu’on observe dans de nombreux projets hybrides. « Je voulais amener cet aspect organique, acoustique de l’orchestre, et que la musique électronique devienne davantage un instrument qui soutient l’orchestre, plutôt que l’inverse. »

4 questions à Manuel Oberholzer (Feldermelder), compositeur de FINITE

ODN: Votre oeuvre FINITE, en première mondiale, est une rencontre électro-symphonique. Comment en décririez-vous le concept?

MO: « Beaucoup de projets existent où l’orchestre « suit » la musique électronique, et je voulais créer l’inverse. J’ai cherché à faire une oeuvre où voix et instruments sont plus utilisés comme des synthés, et que l’orchestre mime davantage la musique électronique. Ça veut dire des grosses basses, de longues notes, un style comme des arpèges. Je voulais augmenter cet aspect de sampling dans l’écriture du projet, d’où le fait que le choeur ne chante pas des paroles. Tout est quantifié, plus « carré ». Mais dès que des humains jouent, il y a plus d’émotion. Je voulais amener cet aspect organique, acoustique de l’orchestre, et que la musique électronique devienne davantage un instrument qui soutient l’orchestre, plutôt que l’inverse. »

ODN: Dans quelle mesure peut-on parler de musique « augmentée »?

MO: « Le but est d’utiliser le son de l’orchestre comme source, et de le re-synthétiser en temps réel pour en faire un instrument. Comme une section supplémentaire, mais avec toute la gamme de fréquences de la musique électronique. C’est là que l’approche est différente de la musique acoustique, car l’électro permet d’augmenter ces possibles. Mon but n’est pas que l’orchestre suive un rythme, mais que la musique électronique réagisse au jeu de l’orchestre lui-même. Ça augmente les possibilités acoustiques pour devenir un élément de l’orchestre, et non un mariage des deux. Au final, c’est de la musique. »

ODN: Comment décrire votre instrument?

MO: « J’utilise des effets digitaux, mais aussi des synthétiseurs modulaires qui sont l’équivalent de petits bouts d’instrument. C’est comme un synthétiseur dont on pourrait choisir les éléments pour se créer un synthé unique. Si vous préférez, imaginez un lego dont on peut utiliser les modules pour construire une machine plus complexe. J’utilise ça pour faire entrer le jeu des musiciens, avec d’un côté une part de programmation qui contrôle des oscillateurs, et de l’autre des manipulations manuelles en direct. C’est comme un instrument, sauf que la source est l’orchestre lui-même. »

ODN: A quoi peut s’attendre le public?

MO: « L’idée est de garder tous les codes pour que ce soit vraiment une belle soirée de musique. Un instrument avec lequel les gens ne sont pas familiers, qui donnera de la musique classique une expérience augmentée. »

Un Requiem allemand – Johannes Brahms (1833-1897)

Affecté par la mort de son mentor Robert Schumann puis par celle de sa propre mère, Brahms s’engage dans la composition d’un Requiem en allemand, avec des textes tirés de la Bible, mais davantage spirituels que religieux. En 1868, son Requiem Allemand voit le jour, et c’est un triomphe.

Un requiem humain

Dans son choix de textes pour le Requiem allemand, Brahms se montre très désireux d’avoir un propos très large sur la mort, et sur la consolation à apporter aux vivants. D’où un texte plus spirituel que religieux. Le choix du 5e mouvement (composé en dernier), comprenant le verset « Je vous consolerai comme une mère console son enfant » tiré du livre d’Esaïe, fait également office de dédicace de Brahms à sa propre mère, dont la mort inspira son requiem. Brahms au reste, n’avait-il pas déclaré qu’il « supprimerait volontiers du titre le mot « allemand » pour le remplacer simplement par « humain » ?

L’AFFICHE

L’affiche de ce concert a été réalisée par Mathias Forbach, alias Fichtre ! – artiste suisse pluridisciplinaire, illustrateur, media designer, passionné d’images, de lectures et de musiques.